Les dérives de la relation homme-chien

LES DÉRIVES DE LA RELATION HOMME-CHIEN

Aujourd’hui, un foyer sur quatre possède au moins un chien. Mais quelle place accorde-t-on à cet animal qui nous suit depuis des millénaires ? L’aimons-nous vraiment pour ce qu’il est ou pour ce qu’il représente pour nous ? Le chien est de plus en plus considéré comme un membre à part entière de la famille, au grand risque de tomber dans l’anthropomorphisme ou d’imposer un contexte de vie inadapté à ses besoins. par méconnaissance bien souvent.
Alors, comment respecter la nature de notre animal ?

Pour commencer, rappelons que le chien est un animal qui a :
• des besoins biologiques,
• besoin de se sentir sécurisé, dans une relation de confiance,
• des besoins sociaux et donc d’interactions avec l’humain comme avec ses congénères,
• enfin, des besoins d’activités/d’utilités pour s’épanouir

Chaque individu a des besoins spécifiques, parfois en lien avec sa race, qu’il faut connaître pour pouvoir y répondre et permettre à ce dernier d’être bien dans ses pattes.
Voici quelques exemples de situations inadaptées qu’il faut éviter. La prise de conscience passe bien souvent par la connaissance donc je vous y amène :

Les chiens d’utilités
1er exemple
Je rencontre régulièrement des familles possédant des chiens qui participent à des sorties de chasse, ce qui peut être très épanouissant pour un springer par exemple. Si en dehors de ces journées, ce même chien n’a pas d’activités, pas de promenades, voire peu d’interactions car vivant en grande partie seul dans le jardin ou en chenil, il sera alors confronté à l’ennui, la solitude voire l’anxiété. Même si nos chiens peuvent avoir une utilité, ce ne sont pas des outils, ce sont des êtres vivants avec des besoins primordiaux et permanents. essentiels à leur bien-être.

2ème exemple
Les races primitives sont bien connues pour leur indépendance mais cela ne signifie pas qu’elles n’ont pas besoin d’activités. Dans la nature, un patou (chien de montagne des Pyrénées) va protéger le troupeau des prédateurs et va passer du temps à la recherche de nourriture. Comme il bénéficie de grands espaces à explorer, il se dépense donc aussi physiquement. Un tel chien qui serait captif et livré à lui-même, c’est à dire seul dans un jardin, sans stimulations, sans promenades, sans interactions sociales, n’a donc pas du tout le même cadre de vie que dans la nature et tout cela mène encore à l’ennui, l’anxiété, la désocialisation…

Il en est de même pour d’autres races de travail comme le border collie, le berger belge, le berger australien : sans activités ou du moins en intensité trop faible, ils souffriront tout autant face à leurs besoins accrus.
Devenons invasifs jusqu’à créer la dépendance, voire le mal-être s’il est extrêmement sensible et fait «éponge ».
Il perçoit nos émotions, nos maux par nos sécrétions phéromonales, analyse nos attitudes, nos mimiques faciales et peut être impacté par tout cela.
Prenons le cas d’un chien pouvant avoir un intérêt thérapeutique pour un individu. Il faut savoir que ces chiens doivent être très équilibrés et stables émotionnellement. En général, ils ont été sélectionnés spécifiquement pour cette mission.

Le surinvestissement affectif Le chien devient parfois béquille affective. C’est le cas où nous transposons nos besoins sur lui et  Parfois, le chien est assimilé à un enfant… que l’on n’a pas encore eu, que l’on n’a pas pu avoir, qui n’est plus à la maison. Même si nous retrouvons des similitudes avec l’enfant au niveau cognitif, le chien est un animal, vivant avec ses instincts, avec des besoins différents de celui d’un enfant. Il est indispensable de respecter son intégrité, de lui laisser des moments de tranquillité, de lui proposer des contacts affectifs plutôt que de les lui imposer.

Le cas des chiens de petites tailles
Ce point est beaucoup plus frappant chez les petites races qui sont bien souvent sur-maternées, surprotégées, sur-sollicitées. Je pose bien souvent cette question en consultation : « Feriez-vous ceci si c’était un berger allemand ? », bien souvent la réponse est non, alors qu’il s’agit également d’un chien. Le manque d’autonomie, induit par la protection et le maternage, mène rapidement au développement de comportements craintifs, voire agressifs et à la dépendance affective. Le manque de cadre est également nocif, car nos chiens ont besoin de repères dans notre cohabitation pour être équilibrés. 

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