Votre chien vit-il difficilement vos absences ?
Il est en effet récurrent que des propriétaires de chiens me contactent parce qu’ils rencontrent des comportements gênants avec leur animal lorsqu’il se retrouve seul. Le chien gratte les encadrures de portes, pleure, aboie, attrape des objets dans la maison, détruit le canapé ou des chaussons, fait ses besoins à l’intérieur, tente de fuguer, etc…
Comment expliquer ces comportements
Il faut garder en tête que le chien est, par sa nature, un être social qui vit en groupe.
Il n’est pas naturel pour lui de vivre seul et il est donc impératif de lui apprendre au plus jeune âge à gérer sereinement nos absences.
Alors comment apprendre ou réapprendre à un chien à être seul ?
Tout d’abord, il est préférable que votre chien n’ait pas accès à toutes les pièces de votre maison. En effet. s’il a accès à vous en permanence, il sera plus délicat pour lui d’accepter des séparations physiques. Commencez alors ce travail, quand vous êtes dans la salle de bain ou dans votre bureau ou dressing.
Pour cela, vous allez instaurer des rituels, une routine rassurante qui lui permettra d’être plus apaisé lors des séparations. Avant de quitter votre chien, gardez une attitude plutôt naturelle et détendue, vous pouvez par exemple lui dire « tu es sage, je reviens ».
Au moment où vous quittez la pièce, vous pouvez lui déposer un jouet d’occupation, qui lui permettra d’associer positivement votre départ à l’arrivée d’un stimulus très agréable. Cela peut être un jouet distributeur de friandises comme le Pipolino, un Kong fourré de pâtée, une oreille de cochon séchée, une poignée de friandises cachée dans un tapis de fouille.
L’objectif est que votre chien vous voit partir mais préfère s’occuper avec ce que vous avez déposé que de chercher à vous suivre.
Absentez-vous quelques minutes ou secondes seulement dans un premier temps. En vous isolant dans la salle de bain, à l’étage, sur votre palier ou dans votre jardin.
Si votre chien pleure ou aboie, attendez de voir s’il se calme de lui-même après quelques secondes et revenez sur un temps calme. S’il est trop nerveux, frustré ou stressé et qu’il s’agite derrière la porte, parlez-lui calmement à travers la porte, s’il se calme, revenez. Si cela est trop difficile pour lui, il va falloir travailler cela différemment, avec une barrière bébé par exemple, qu’il puisse vous voir mais pas vous rejoindre. Selon son âge et son niveau de stress, il est parfois utile d’utiliser des médecines naturelles pour favoriser l’apaisement du chien et donc sa capacité émotionnelle à évoluer.
Une fois que ces « micro » absences se déroulent paisiblement, augmentez le temps d’absence progressivement 15 secondes, 30 secondes, 1 minute, 2 minutes, 3 minutes, 5 min, 10 min. 15 min. 30 min. 1h. 2h. 4h. etc… Attendez toujours la bonne évolution de votre chien pour augmenter le critère de durée. Dès qu’il est en difficulté, revenez plusieurs fois à une durée qu’il maitrise davantage.
La réponse à ses besoins d’activités dans le quotidien est fondamentale pour favoriser la réussite de cet exercice : activité locomotrice, exploratoire, de flairage, mastication, etc…
De plus, si vous ou votre chien avaient développé une certaine forme de dépendance ou si la relation est trop fusionnelle, un travail sur la gestion de la relation sera nécessaire pour retrouver un équilibre.
Faut-il punir quand il y a des destructions, des éliminations dans la maison, des fugues ?
Surtout pas. Pourquoi ? Premièrement, parce que si vous voulez que votre chien associe votre réaction à un comportement, il faut réagir à l’instant T où celui-ci le fait.
C’est à dire que si vous grondez votre chien en vous apercevant qu’Il a gratté le mur en votre absence, ce dernier va associer la sanction non pas à cette destruction qui a déjà eu lieu mais à votre retour. De même quand vous vous fâchez. si ce dernier affiche des signaux d’évitement, c’est qu’il comprend que vous êtes fâché et cherche à désamorcer le conflit, mais sans en comprendre nécessairement la cause. Les sanctions « après-coup » abîmeront votre relation et généreront de l’anxiété, ce qui ne fera qu’aggraver les problématiques déjà présentes.
Pour résoudre des comportements qui ont lieu en votre absence et qui ne sont, en fait, que des réponses émotionnelles à une situation que le chien a du mal à gérer, il vous faut donc agir en amont, sur la gestion d’une relation saine et de confiance, la réponse aux besoins naturels du chien, l’apprentissage progressif de la solitude et détourner le chien sur des activités stimulantes qui l’occuperont et le détendront en votre absence.
Si malgré tous ces conseils, votre chien souffre encore de la solitude, faites appel à un professionnel pour établir une thérapie comportementale adaptée à votre chien et vous.